Je suis choqué par la saillie de Mr Béchu (dans la presse départementale du jour) sur la « prise d’otage » que constitue à ces yeux le mouvement de grève dans les raffineries. Argument ringard et liberticide qui appelle plusieurs remarques :
- Il s’agit d’un mouvement de grève. Le droit de grève est un droit constitutionnel. Une liberté publique. Mr Béchu souhaite-t-il supprimer cette liberté et ranger la France parmi les régimes autoritaires ?
- Utiliser le terme de « prise d’otage » est indécent. Associer des syndicalistes à des actions de type terroriste est particulièrement mal venu. Mais peut être est-ce une justification qu’il trouve à la prolongation de L’État d’urgence qu’il a voté au sénat ?
- Le blocage vient du gouvernement et de son 49-3, pas de la majorité des français (plus de 70%) qui refusent la loi El Khomri ! Que le gouvernement écoute le peuple, retire son projet, et tout revient à la normale …
Mr Béchu n’a plus de pétrole dans sa ville, je constate qu’il n’a pas d’idées (nouvelles) non plus. Je lui en suggère 3 :
- sur le fond, arrêter de penser comme le MEDEF qui est à l’origine de cette mauvaise loi qui provoque tous ces conflits, et écouter plus les salariés !
- agir pour la démocratie et soutenir concrètement le référendum sur la loi El Khomri, ou, à défaut de referendum institutionnel, d’aider à la votation citoyenne organisée par les syndicats en facilitant la tenue de bureau de vote dans la ville.
- instaurer la gratuité des transports en commun le temps que la situation revienne à la normale.
Un conseiller municipal solidaire des grévistes.
Alain Pagano